Nous sommes donc le dimanche 18, je pars au marché avec Linda. Tout prend une saveur différente, puisque dans la voiture nous parlons déjà au passé. Et en effet, au marché j’achète tout en perspective du départ: des viennoiseries pour remercier Jason et Guanluca d’avoir retardé leur départ, un savon pour le roadtrip, et un mûrier pour Linda. Vers 10h30, la copine de Robert propose de me ramener, je proteste, nous voulions une photo avec Linda! Celle ci est d’accord et veut bien faire le trajet juste pour cette photo, et pour dire au revoir à Kilian. Sur le départ je lui offre le mûrier, et je suis contente de dire qu’elle a été très touchée! A l’avenir, elle pourra rajouter le parfum mûre à ses confitures faites maison. Toute sa famille nous a invité à venir à nouveau si nous étions une nouvelle fois dans le coin de Perth, que ce soit dans ce voyage, ou dans un prochain!
Linda Oliver, nous nous souviendrons de vous!
Il faut ensuite s’activer pour faire tous les bagages et grignoter un semblant de repas avant que nos compagnons de voyage ne débarquent avec ce qui sera notre lit pendant deux semaines! Car oui, nous sommes les privilégiés qui profitons du matelas à l’arrière du break! C’est la course, puis l’attente, car en bons packbackers, ils ont eu du retard! A peine assis dans la voiture, Guanluca sort des bières, pour trinquer au début de cette aventure. On met la musique et en route! D’abord très nostalgique de ce que nous quittons, nous nous laissons assez vite prendre par l’ambiance. Nous nous arrêtons sur la côte, jouons au foot au bord des vagues, prenons une »vraie » douche dans les douches de bord de plage (les seuls sanitaires auxquels nous avons accès sans payer); puis nous nous arrêtons un peu plus loin sur une falaise pour se faire un petit thé avec des biscuits. La conversation va bon train, vu que nous avons plein de choses à apprendre les uns sur les autres. Jason, 22 ans, a fait des études en ingénierie à Grenoble (!) et est parti pour voyager pendant un petit bout de temps avec son vélo qu’il possède à cause/grâce à son sport: le bike polo! Végétarien, écolo et ouvert sur le monde, nous aurons de nombreuses discussions intéressantes avec lui, tout cela en anglais, qu’il maitrise plus que nous! Gianluca quant à lui est un italien du Sud de 31 ans avec tous les clichés que cela peut comporter, beaucoup de blagues seront faites sur son accent chantant! Employé dans les assurances, il fut habitué à un certain confort, et ce voyage est une première pour lui. Mais tant qu’il y a des tomates fraîches, de l’huile d’olive et de l’ail (et surtout du vin 😛 ) , tout va bien!
Il nous faut ensuite trouver l’aire de camping gratuite, répertoriée sur une application smartphone très pratique; mais pas si pratique à localiser quand la connexion internet fait des siennes! Nous y arrivons finalement, elle est remplie d’autres voyageurs comme nous. Mais nous repartons vite pour un détour: le liquor shop, comprenez le magasin d’alcool. En Australie, l’alcool n’est pas en vente libre dans les grandes surfaces, il faut vous rendre dans ce type de boutique, comme vous iriez chez le boulanger pour prendre du pain! Donc oui, nous voulions du vin pour célébrer notre premier repas. Cela nous a permis de voir une toute petite bourgade Australienne, et de retourner au campement au crépuscule. Ce qui nous a amené notre première leçon: Eviter de rouler à cette heure de la journée, c’est l’heure où les kangourous se déplacent. Il faut savoir qu’il y a énormément de kangourous écrasés, disons qu’ils ne regardent pas vraiment à gauche et à droite avant de traverser, et nous en avons éviter un de justesse; ils se jettent littéralement devant votre voiture! Notre premier repas se compose donc, de vin, et de gnocchis à la tomate et à l’ail, cuisinés par l’italien, s’il vous plaît! Un ciel étoilé se présente, comme pour couronner le tout.
Tea time!
Le hamac de Jason
Notre premier campement
Le lundi matin, nous levons le camp un peu tardivement après avoir réorganisé le coffre et le contenu du coffre de toit (nous sommes quelque peu chargés). Notre premier arrêt se fait sur une très belle plage, d’abord sans intérêt « particulier » (j’écris cela, mais les paysages sont à couper le souffle), elle se révèle incroyable. En marchant sur la plage, notre attention se tourne vers l’océan, où nous voyons des DAUPHINS nager à quelques mètres du rivage! Nous avançons quelques temps avec eux, subjugués de les voir de si près, lorsque Kilian jète tous ses vêtements et se rue vers eux! Pas farouche pour un sou, ceux ci s’approchent! Un peu de méfiance de la part des deux espèces fait durer l’expérience, tout le monde s’observe, s’approche et s’éloigne… Je prends pleins de photos, hallucinée de ce qui est entrain de se passer, puis n’y tenant plus, je laisse mon appareil et cours dans l’eau toute habillée avant de louper l’occasion d’être aussi près de dauphins!! C’est ainsi que notre première journée sur la route débute avec un bain avec les dauphins… Australie, tu ne rigoles pas!!
Nous nous arrêtons ensuite dans la ville de Dunsborough, afin de faire quelques courses alimentaires (nous n’avons pas de glacière, la nourriture demande donc beaucoup d’organisation), ainsi que de s’arrêter à un office du tourisme. Nous nous décidons pour une petite randonnée sur la côte. Avant cela, notre route croise des panoramas magnifiques où nous faisons un arrêt.
Kilian fait de l’art dans le rétro intérieur
Attention opossums!
« Ziziss a fôôôto sat you will put in yourrr haouse » dixit Guanluca -> Ceci est une photo que vous accrocherez dans votre future maison!
Lors de notre randonnée, nous tombons sur un mariage organisé sur la plage, un serpent, et un phare. Il est ensuite déjà temps de se rendre vers notre prochain campement, bien moins charmant que le précédent, mais cela fera l’affaire pour manger et dormir.
Le mardi, direction Margaret River et la plage, sur laquelle nous suivons un itinéraire de randonnée. Dès les premières minutes, nous croisons des surfeurs, une famille à vrai dire, comprenant la mère et deux jeunes enfants qui surfent déjà comme des professionnels, leurs cheveux décolorés par le sel et le soleil: un si joli cliché! Nous sommes ébahis tout le long par la puissance des vagues, et malgré tout ces surfeurs qui les affrontent! Toutes les infrastructures sont superbement faites, elles sont toutes pensées dans un respect de l’environnement et dans la pleine accessibilité à tous. Il n’y a pas grand chose, mais ce qui est construit l’est très intelligemment! Nous nous arrêtons ensuite dans l’embouchure d’une rivière et de la mer. Kilian, trop plein de l’excitation de la vue des surfeurs, décide de louer une planche pour une heure de surf!
Maman surfeuse avec ces deux surfeurs au loin!
Quand la rivière essaie de rejoindre l’océan
Il nous faut ensuite nous presser légèrement, le programme de l’après midi est composé d’un tour des différentes dégustations gratuites. Margaret River est en effet réputée pour ses vignes, mais nous avons aussi pu nous gaver de fromage, nougat et chocolat; que demande le peuple? Lors de notre premier arrêt dans un vignoble, nous sommes tombés sur un français expatrié qui, au fil de la conversation, n’a cessé de nous remplir nos verres de différents cépages, je pense que nous avons eu droit à bien plus que la dégustation touristique usuelle…! Le soir, après un stop rapide au supermarché, nous décidons de retourner au coin des surfeurs où nous avions repéré des barbecues en libre accès. Pour nous ça a été grillades de kangourous au couché du soleil! Nous étions bien conscients de notre chance…
Sur la route des vignobles, des mignons!
Elle est pas belle la vie?
Des steaks de kangourous au menu
Dans la série faune, je demande l’araignée!
Le mercredi matin, nous nous rendons à un phare duquel nous sommes censés apercevoir la jonction entre les deux océans (l’océan Indien et l’océan sud-australien), mais l’entrée étant payante, nous nous contentons de faire le tour en ayant le débat suivant: est ce que cette jonction est finalement visible ou non? Puis nous faisons quelques arrêts sur la côte, que ce soit à l’océan ou au bord des rivières. L’une de ces rivières abrite des raies, Kilian parti à leur recherche activement, mais revint penaud: elles ne sont là qu’à marée haute. Bien heureusement, le petit Kiki (et tous ses compagnons) fut récompensé de sa dextérité à la dernière plage de l’après midi, lorsque des raies se sont approchée à moins de 2 mètres de la plage. Des dauphins puis des raies, en moins d’une semaines, mais quel est ce pays?!! Après une douche glaciale en bord de mer, nous nous dirigeons vers une dernière attraction avant le campement: un arbre de 58 mètres de haut que l’on peut escalader. Sensations fortes assurées pour ceux qui ont le vertige (->moi et Kilian)! Enfin, notre dîner se compose d’un plat longtemps attendu: Gnocchis quattro frommagi ! Royal.
Au bord du lac au raies absentes
Pas mal la bête!
Deux par deux, c’est bien mieux…
Kiki s’improvisant dompteur, je cite « c’est gluant, BERK! »
Ouh la grosse vague…
… Qui fait peur!
Le jeudi, nous sommes arrêtés à de nombreuses reprises par un moteur en surchauffe tandis que nous traversons les parcs nationaux poussiéreux… Cela nous ralentit considérablement, nous nous retrouvons à manger des pâtes instantanées au milieu de l’après midi, les estomacs ne tenant plus. Il fut vraiment compliqué d’atteindre la ville la plus proche, où nous nous décidons à nous rendre chez un garagiste. 27 dollars plus tard, nous sommes à nouveau en route. Plus de peur que de mal, nous nous attendions à une note de plusieurs centaines de dollars, mais nous avons tout de même une épée de damoclès au dessus de la tête: notre moteur a trop surchauffé, si une nouvelle surchauffe venait à arriver, il faudra changer toute une partie du moteur, l’addition pourra s’élever à 700-900 dollars… Nous prions le dieu de l’automobile pour que ça n’arrive pas! Nous roulons ensuite vers la vallée des géants, comprenez une forêt avec de très gros arbres 😉 puis vers deux splendides plages en fin de journée, où nous ne faisons qu’observer le paysage car la température se rafraîchie en soirée. Notre campement du soir se localise aux alentours de Denmark, juste derrière une dune qui nous sépare de l’océan, et c’est une aire de camping gratuite! Incroyable mais vrai!
Le parc national, vide, grand, poussiéreux
Robin et Marianne?
Association de bûcherons
Dans la série faune… Un Quokka !
Elephant’s rocks, splendid
Gianluca et Jason, sur l’arbre de la torture
Oui, oui, oui…
Le vendredi, nous nous rendons sur océan beach, où nous observons les plus grosses vagues que nous n’ayons jamais vues tandis qu’un serpent « quelque peu vénéneux » fait son apparition dans la zone protégée de baignade… L’après midi, nous nous décidons pour un nouveau circuit de dégustations gratuites, un peu de vin, de fromage, puis du vin à nouveau en compagnie d’une australienne extrêmement gentille qui nous apprend beaucoup sur la science qu’est l’oenologie, et nous conseille une ferme productrice de miel où nous nous régalons des différentes variétés de miels, d’alcool à base de miel, et craquons également pour un cône de glace miel-saveur au choix. Nous passons rapidement en fin de journée à un point de vue en haut des falaises, auquel nous devons accéder par une nouvelle route toute cabossée et poussiéreuse. Il est ensuite déjà l’heure de retourner au même campement que la veille; sauf que cette fois, il semble plein. Un petit dialogue avec Larry le responsable et il nous trouve un coin où nous installer, sous condition de notre calme. Un peu déstabilisé par l’insistance de la requête, nous nous réalisons à y réfléchir que nombreux jeunes voyageurs itinérants comme nous peuvent être très irrespectueux, des lois, du calme, des lieux. En bons élèves, nous finissons tranquillement notre repas en jouant au Uno!
Une flopée de surfeurs
Je me serais bien passée de ce spécimen de la série faune!
Des zozios au milieu de zozios 🙂
Vous aurez compris que la côte sud-ouest australienne envoie du paté comme on dit!
Le samedi, nous sommes à Albany! Lieu d’histoire, nous nous arrêtons à de nombreux endroits aménagés avec des pancartes explicatives. Albany est une ville de taille conséquente que nous attendions d’atteindre pour plusieurs emplettes, nous passons donc pas mal de temps de la matinée à régler ces détails. Kilian active finalement sa ligne de téléphone australienne, tandis que je suis penaude avec mon téléphone hors d’usage! Comme nous sommes samedi, un marché des fermiers a lieu dans la ville. Nous en profitons pour faire des achats économiques et goûtus! Nous dégustons tout cela sur la plage, endurant le vent et une température très fraîche à cause de la météo couverte. L’après midi, nous nous rendons sur les collines environnantes pour admirer la vue et marcher au milieu des vestiges des remparts défensives des guerres mondiales. La météo se gâtant, nous choisissons l’alternative du musée pour continuer le programme. Une accalmie nous permet ensuite de « visiter » une « ferme à vent » (des éoliennes) sur la côte. La journée touche à sa fin, nous essayons de nous rendre rapidement à une dernière baie, mais sur la route, nous croisons un champ rempli d’une vingtaine de kangourous; nous tombons tous d’accord pour reporter la baie au lendemain afin d’aller approcher les kangourous de plus près! Nous arrivons à notre campement du soir, directement en bord de plage. Là bas, nous rencontrons des amis de Guanluca, avec lesquels celui ci passe sa soirée à boire/chanter/danser sur la plage.
Jason sur une réplique du premier navire débarqué à Albany
Au mémorial
Les éoliennes sur la côte
« Nous sommes conscient que ce que nous faisons n’est qu’une goutte dans un océan. Mais l’océan serait moindre si cette goutte n’était pas. »
Usocome en Australie!!!!
Ce devait être deux frangins 😉
Jason en conversation avec un gros kangourou
Le dimanche, nous avions prévu de visiter une baie, si vous avez suivi! Plutôt que de prendre la voiture et de devoir emprunter un détour de 60km, nous décidons de passer par la plage, à pied! Ce qui, à l’aller, est plutôt sympathique (nous nous mettons même à faire un petit jogging matinal), devient un peu long, surtout qu’une fois arrivés à l’autre bout de la plage (6km), nous apprenons qu’il n’est pas possible de rejoindre la dite baie. Tant pis, demi tour! L’après-midi, nous devons avancer sur notre itinéraire. Nous prenons donc la route d’Esperance. Une centaine de kilomètres après notre départ, l’alarme de température du moteur se déclenche à nouveau. Nous nous garons en urgence, éteignons le moteur, lorsqu’une explosion retentit sous le capot. Nous sortons de la voiture à toute vitesse, au milieu de nulle part, tandis qu’une fumée blanche s’élève du moteur. Après analyse, et avec mon vocabulaire restreint en mécanique, disons juste qu’un tuyau du radiateur a sauté à cause d’un surplus de pression. Nous parvenons à remettre le dit tuyau; et patientons. Une voiture s’arrête enfin à notre hauteur, demandant si tout va bien. Ce sont des jeunes comme nous, dont deux français. Nous discutons, et prévoyons de nous retrouver plus loin, si notre voiture veut bien redémarrer. Ils restent avec nous jusqu’à ce que ce soit le cas, et roule quelques temps derrière nous. Un arrêt à une station essence sépare nos chemins, mais le contact est maintenu grâce à un échange de numéros de téléphones. Nous trouvons un australien calé en mécanique qui nous diagnostique une fuite, et nous conseille un produit à mettre dans le circuit à froid. Tant que nous rechargeons l’eau du réservoir, la voiture fonctionne sans surchauffer. Nous continuons donc notre trajet jusqu’à arriver à Esperance. Nous sommes tous très fatigués, avons loupé notre repas du midi dû à nos mésaventures et sommes donc légèrement sous tension lorsqu’il s’agit de décider où nous allons passer la nuit. Toutes les aires de camping gratuites sont relativement éloignées de la ville, nous devons encore faire des courses, il serait bien de se joindre à l’autre groupe de packpackers… Nous commençons à retrouver un peu de bonne humeur lorsque la police nous arrête pour excès de vitesse… Et sombrons un peu plus quand nous ne trouvons pas aisément de station essence payable par espèce. Il y a beaucoup à prévoir car le lendemain est férié en Australie (Australia Day, la fête nationale) alors que nos nerfs ne sont pas vraiment disposés à cela. Il est maintenant temps de trouver un endroit où dormir, la nuit tombe déjà quand nous nous enfonçons dans le néant aride caractéristique de l’Australie. C’est à cette heure ci que les kangourous sont de sortie; nous manquons d’en percuter 4, dont un de très très près. Nous hésitons à nous arrêter en lisière de forêt, et à camper illégalement, risquant à nouveau une amende si les rangers nous trouve lorsqu’une voiture arrive derrière nous. Au départ nous pensons à la police, mais bien heureusement, ce sont nos backpackers de l’après midi qui ont reconnu notre voiture et nous ont suivis! Ceux ci ont déjà fait du repérages dans les aires de camping aux alentours, toutes complètes, ils nous proposent de les suivre dans une direction où, semble-t-il, nous pouvons camper. Après encore de nombreux kilomètres dans la nuit, rien n’est vraiment prévu pour camper, nous décidons de nous arrêter au milieu de nulle part, priant pour que les rangers ne fassent pas de ronde de nuit. Cette journée diabolique ne s’arrête pas là, la forte exposition au vent nous empêche de cuire totalement nos pâtes, nous renversons la moitié de notre sauce sur le sol, et… Disons qu’avoir une bonne compagnie sauve un peu le tableau. Nous passons un bon moment avec nos nouveaux compagnons que nous apprenons à connaître. Parmi eux, un mulhousien (!), un toulousain, deux allemandes et une hollandaise. Et c’est donc une belle nuit étoilée, bien que très fraiche, qui vient clôturer cette journée difficile.
Jogging matinal
Encore trois représentant d’un spécimen!
La jetée de la ville d’Espérance
La liste est encore longue… Et dites vous que ceci n’est qu’un LEZARD!
Le lundi entame notre deuxième semaine de road trip! Nous n’avons jusqu’ici pas parcouru beaucoup de distance, faisant de nombreux arrêts. Mais à partir de maintenant, nous savions que tout allait davantage se passer sur la route. Ce jour de fête national a fait exception, nous voulions être dans une ville pour celui ci, afin de profiter d’une ambiance festive. Le matin, après avoir mis le fameux liquide dans le circuit du radiateur, nous partons pour le cap Aride (les noms sont français dans ce coin de l’Australie car les premiers explorateurs fut de notre pays!), par national recommandé sur la route comme ayant les plus belles plages du l’ouest Australien. Nous parcourons donc les 100km allers qui nous en sépare, pour être finalement plutôt déçus. Un vent de mer nous empêche de profiter correctement de la première plage; ainsi que de rester lézarder sur la deuxième après une bonne rigolade dans les vagues. En fin d’après midi, nous remettons le cap vers Esperance, avec un arrêt prévu à Little Beach, où les kangourous viennent s’allonger pour faire bronzette! Nous n’avons malheureusement par la chance de voir ce spectacle incongrue, et ne profitons absolument pas de la plage à nouveau dû à un vent glacial. Nous nous risquons tout de même sous les douches de plage (en extérieur et avec eau froide), car nous cumulons tous un certain nombre de jours sans douche; et ça fait du bien, autant physiquement que olfactivement! Nous avons tous en tête de passer la soirée à faire la fête en ville, nous nous décidons donc à chercher un endroit où dormir près de celle ci, tout en sachant que ce sera dans une zone illégale; mais nous n’avons que très peu le choix, les campings en ville sont chers, et probablement complets, et les premières zones gratuites sont à 70km, par des routes non goudronnées. Nous repérons un lieu de campement et repartons aussitôt pour la ville, où, nous découvrons qu’il ne se passe absolument rien… Nous finissons donc à acheter quelques bouteilles de vin pour célébrer entre nous, et mangeons… Au Subway. Le vent persistant sur la côte, nous décidons de nous installer directement au camping, évitant par la même occasion à qui que ce soit de jouer les Sam. Nous arrivons à l’espace dégagé repéré plus tôt, voulons avancer un peu plus vers le centre, ce que nous n’avions pas pris la peine de faire la fois précédente, et… Ne bougeons plus. Nous sommes embourbés! L’autre voiture ne remarque pas notre détresse et s’enfonce encore davantage! Nous sortons à toute vitesse pour leur faire signe de stopper, et également pour les pousser hors du bourbier… Pour ce qui est de leur voiture, nous la sortons assez rapidement, certainement parce qu’elle est du type « cross over ». Mais pour la nôtre, c’est tout une autre histoire… Je pense que nous avons bien du passer une heure à essayer toutes les possibilités, nous enfonçons tous dans la boue, glissant, recevant les giclées de boue projetées par les roues embourbées. Malgré le tragique de la situation, nous avons tous gardés une relative bonne humeur, rigolant du caractère dégoutant de la situation, ironisant sur l’intérêt de la douche de fin d’après midi et de la teneur festive de ce jour de fête nationale! Nous finissons par nous sortir du pétrin en plaçant du petit bois dans la trajectoire des pneus et en nous faisant tirer par l’autre voiture à l’aide du lien d’attache du hamac de Jason (au risque de la briser, mais bien heureusement, celui ci a tenu!). Nous pouvons enfin nous installer avec nos verres, mais ne faisons pas long feu, épuisés par toutes ces péripéties! Comme certains l’ont fait remarquer pendant notre galère, nous nous souviendrons de cette nuit toute notre vie! Happy Australia Day!
T’as le look Coco!
Le mardi, c’est le grand départ pour le néant: le Nullarbor, plusieurs milliers de kilomètres avec rien d’autre que de la terre, quelques arbres, et des animaux sauvages. Il faut donc s’organiser: courses alimentaires, plein d’essence, vérification des équipements de la voiture et un rapide tour chez le garagiste pour avis vis à vis de notre problème de température latent. Celui ci conclut que notre réparation maison peu très bien tenir, comme elle peut ne pas suffire. C’est un coup de poker, mais nous n’avons pas le choix, des réparations nous immobiliseraient pendant une semaine et nous coûteraient 2000 dollars. Partant du principe que nous avons pu parcourir 300km la veille sans aucune encombre, nous décidons de prendre la route, et espérons tous ne pas tomber en panne au milieu de nulle part. Nous allons traverser ce désert en compagnie de nos camarades, qui suivent le même itinéraire que nous, nous ne serons donc par conséquent pas tout à fait livrés à nous mêmes! La chaleur réapparaît et nous accable dans notre voiture, nous faisons de rares poses, pour recharger notre voiture en essence et admirer les prix exorbitants des stations en plein désert (CQFD!). Le soir, nous faisons halte dans une aire de camping gratuite en bord d’autoroute où nous jouons tous ensemble à divers jeux.
Au milieu du désert, Kilian profite du bitume
En attendant les camions
Jason se perche avec son hamac
La belle photo de groupe au milieu de la route 🙂
Le mercredi, c’est reparti pour la route… Et la chaleur, et le néant. Dès que nous trouvons une activité, nous décidons de nous arrêter! C’est ainsi que nous passons deux petites heures à faire les andouilles dans les dunes sur la côte, avant de reprendre la route pour changer enfin d’Etat! Et de fuseau horaire par la même occasion, en 5cm nous prenons 2h30 de décalage horaire! Normalement, le décalage n’est pas aussi important, mais l’Etat Sud Australien applique le même principe qu’en Europe pour ce qui est de l’économie d’énergie, nous arrivons dans la période où les jours sont plus longs! Nous avons ensuite du mal à trouver un campement pour la nuit, pensant être très mal loti dans notre dernier essai, nous arrivons finalement à un espèce de cabanon qui nous protègera tous du vent (qui, soit dit en passant, nous glace les os chaque soir et nous gâche un peu nos soirées!) pendant une partie endiablée de Uno!
« Caiguna, carrefour de l’univers »
« Strayaanimals » drôle de façon de dénommer les animaux australiens
Le néant, un petit air du Roi Lion pour mon esprit enfantin!
La bande
Prince des sables
Et demoiselles en détresse…
Un pied dans chaque état! (South Australia, Western Australia)
Un nouvel animal dans le désert!
Le jeudi, décalage horaire oblige, nous nous levons tard à l’heure de l’état du Sud, ce qui ne nous laisse pas des masse de temps! Nous nous rendons rapidement sur la côte, à un endroit d’où l’on peut normalement observer la nidation si je puis dire des baleines (elles viennent accoucher dans les basses eaux australienne, plus chaudes, et restent là à s’occuper de leur petit jusqu’à ce que celui ci soit prêt à prendre la route avec le reste du groupe), mais, ce n’est pas la saison!… En fin d’après midi, nous atteignons enfin la première grande ville post désert: Ceduna. Il est l’heure de faire des courses, après avoir vécus sur nos réserves pendant trois jours. Puis, sachant que nos routes se séparent ici, nous passons un long moment sur la berge, à jouer au foot ou à faire les zouaves sur les mains. C’est à ce moment que j’ai eu mon premier contact avec des aborigènes; mais je crois que ce ne fut pas une « bonne première expérience » dans le sens où elle ne représente certainement pas la majorité des aborigènes, mais bien la partie débectée par les nouveaux australiens… C’est toute fois un débat très épineux et complexe, et j’espère pouvoir approfondir bientôt mon savoir sur la question. Quoiqu’il en soit, les aborigènes rencontrés à Ceduna étaient de ceux qui utilisent l’argent du gouvernement pour sombrer dans l’alcoolisme. Je ne leur jetterai pas la pierre, plusieurs personnes ont déjà essayer de m’esquisser la terrible histoire et tout aussi terrible actuelle condition des aborigènes, ce que je peux juste retenir de ce jour là, c’est que ce n’est pas beau à voir…
C’est pas si mal….
Mais Ben l’alsacien nous a donné du fil à retordre 😛
Nous quittons donc finalement nos compagnons de voyage, avec l’espoir de les revoir quand ils passeront par Adélaïde, wait and see! Nous arrivons ensuite de nuit à notre campement du jour, qui nous offre une très belle vue sur l’océan éclairé par la lune, il est très étrange de se retrouver à nouveau tous les quatre… C’est une des parties que je préfère dans le voyage, de rencontrer des gens, avoir une première impression, dépasser cette impression en apprenant à les connaître, les voir finalement très différemment, et les quitter en ayant l’impression de les avoir fréquentés pendant des semaines!
Le vendredi, nous nous arrêtons à plusieurs endroits sur la côte, mais ne trouvons plus grand intérêt aux plages qui, qui plus est, s’avèrent bien moins belles que celles que nous avons fréquentées jusqu’ici. Néanmoins, nous trouvons un nouvel intérêt à cette plage: elle est remplie de moules (à la pêche aux moules moules moules… Nous avons trouvé notre diner du soir)!! L’après midi ne consiste qu’à rouler vers Port Lincoln, où nous cherchons désespérément des douches; que nous trouvons! Douche, moules, un iPhone trouvé dans les toilettes et rendu à sa propriétaire, un vent qui nous glace toujours les os, une dispute sur « doit on aller au campement qui est loin de la ville » et nous arrivons finalement à un très joli campement, presque seuls. La nuit s’écourte pour moi et Kilian quand nous entendons des souris grignoter dans notre panier à victuailles… Nous apercevons même l’une d’entre elle juste devant notre nez! Nous sommes depuis, 6 passagers au lieu de 4!
Le samedi, nous partons plus tard que prévu, l’un d’entre nous a mal refermé un bidon d’eau qui a inondé l’emplacement de la roue de secours. Il nous reste beaucoup de route à faire, et dans un même temps, nous savons que ce sont nos dernières activités. Nous nous rendons donc dans un parc national pour le déjeuner, avant de rouler l’après midi entière pour atteindre notre campement, un peu plus loin que Port Augusta. Nous nous étions décidé pour ce campement très bien noté sur l’application, notamment à cause de sa proximité avec un bar de village, qui nous semblait être une bonne façon de finir notre road trip. Mais une fois notre repas terminé, nous n’avons trouvé qu’une ville fantôme, avec un bar signalant qu’il serait fermé le 14 février, et, c’est tout. Tant pis pour la bière, nous faisons quelques parties de Uno et allons au lit, demain nous attend encore de la route jusqu’à Adélaïde!
Des emus! Manquant à la liste de la faune typique australienne!
Le dimanche, il faut parcourir les derniers kilomètres jusqu’à Adélaide. Stoppés dans notre élan par notre moteur qui fait encore des siennes, nous prenons du retard… Doucement mais sûrement, nous sentons la fin arriver. Un nettoyage intensif de la voiture s’impose avant que Jason ne dépose Gianluca au centre ville, où nous partageons notre dernier repas en percevant nos premières images de cette ville qui sera la nôtre pendant plusieurs mois. Nous prenons ensuite la route des collines où se situe notre nouvel hôte, ce qui nous offre une vue magnifique sur la ville et l’océan au loin. Nous quittons Jason et nous insérons chez Kate et Todd, avec leurs enfants Wimitja et Kynyin (deux prénoms d’origine aborigène, je vous en dirais plus dans le prochaine article – Il faut bien garder un peu de suspens 😉 …)
C’est ainsi qu’avec presque une semaine de retard, je publie enfin l’article sur nos deux semaines de trajet entre Perth et Adélaïde, il a été un peu compliqué de publier les nombreuses (j’espère qu’elles n’ont pas été TROP nombreuses) photos… Nous avons pour le moment une connexion internet intermittente, et emménagerons à priori chez nous vendredi prochain! A très vite pour la semaine manquante 🙂
Spéciale dédicace à Mickey Marine!